_Bio La pratique artistique de Gali Blay se situe à la croisée du récit documentaire et de la conception spéculative. Elle fouille cet entre-deux créé par les images et conçoit ses scénarios au sein de cette narration. Elle a recours au récit pour s’attaquer à des structures politiques complexes et explorer leur influence sur différents récits qui s’élaborent dans la société.
_Démarche Jamais la perception de la réalité n’a-t-elle été aussi influencée par les images que de nos jours. Et jamais n’y a-t-il eu un risque de manipulation aussi élevé pour les regardeurs. En tant que chercheure, l’artiste s’intéresse aux éléments fictionnels qui sont créés par la diffusion des actualités et à leur influence sur la société qui les consomme. Quand Blay a regardé des archives d’actualités diffusées sur un réseau israélien documentant une opération militaire initiée par Israël à Gaza en 2014, elle a remarqué qu’un récit de panique et de sécurité avait été créé. — Son projet vise à mettre en lumière la relation complexe entre fiction et réalité qui est créée par les diffuseurs médiatiques. Dans son espace de travail, le lien entre les modèles réduits et la vidéo créera une friction entre fiction, réalité, dystopie et utopie. Lorsqu’un média documentaire rencontre une « performance » physique, en lien avec ce sujet précis, un dialogue constructif peut alors progresser.
_Projet Au cours des dernières années, la relation entre les mesures de sécurité contemporaines et la montée de l’isolement social et collectif est plus forte que jamais. Panicutopia sera un documentaire vidéo qui utilisera la fiction et l’animation afin d’explorer les origines de l’état de panique qui a été intégré à la société israélienne par un faux sentiment de sécurité et par les peurs non dites qui l’accompagnent. Une collection d’images et de récits commence à tracer un portrait où la panique et l’utopie se heurtent pour produire un tableau dystopique. — Pour mieux expliquer le faux sentiment de sécurité créé par la réalité israélienne et interagir avec lui, l’artiste créera une communauté fictive ayant choisi de s’isoler du reste de la société, de l’infrastructure gouvernementale et de ses systèmes de défense. Cette communauté émerge d’un collage hybride de cultures existant dans l’État israélien. Sa population a créé un rêve utopiste, mais elle est aussi possédée par la même panique et la même peur de « l’autre ».