_Bio Shelley Miller crée des projets in situ dans des lieux publics à l’aide de matériaux à la fois éphémères et permanents. Elle produit des installations dans la rue avec le sucre comme matière. Ses oeuvres murales éphémères ont été reproduites dans plusieurs anthologies portant sur l’histoire du sucre, de l’art de la rue, du graffiti et de l’installation. Elle détient un baccalauréat en beaux-arts de l’Alberta College of Art and Design ainsi qu’une maîtrise en beaux-arts de l’Université Concordia.
_Démarche Ses murales en sucre sont in situ, puisque Miller crée chacune d’elles en tenant compte de l’histoire du lieu et en créant l’oeuvre sur place. La documentation du processus d’érosion fait partie de l’oeuvre. Les photos deviennent le document final puisqu’elles illustrent l’histoire en entier : la richesse et la puissance avançant (ou reculant) vers la déchéance. L’effacement est un commentaire sur l’histoire et sur la manière dont elle est oubliée, effacée, ou dont elle s’évanouit sur les photos ou dans la mémoire des gens. — Par le passé, la plupart de ses murales ont porté sur des images et des références historiques. Récemment, l’artiste a décidé d’incorporer des images plus contemporaines dans ses murales. Elle crée des murales qui ressemblent à celles en céramique peinte, dans le style azulejo bleu, mais qui sont entièrement faites de sucre et peintes à la main à l’aide d’encres comestibles. Ces murales éphémères abordent l’histoire du sucre, ses liens à la colonisation et à l’esclavage de même que des notions liées à la consommation et au pouvoir.
_Projet La murale de sucre du Symposium abordera de nouvelles formes d’esclavage et d’oppression ainsi que le contraste dans la répartition de la richesse mondiale. Plutôt que des caravelles et des négriers dans l’image centrale, sa murale montrera des bateaux de croisière de luxe voguant sur la Méditerranée et croisant des canots pneumatiques débordant de réfugiés syriens. On ne peut plus simplement parler de pays « développés » et « sous-développés » ; les autocrates font des profits pendant que les masses meurent de faim. À Baie-Saint-Paul, un nouvel élément consistera, pour Miller, à garder les murales à l’intérieur. Par le passé, la pluie a toujours effacé l’image, mais l’artiste veut maintenant « effacer » ellemême l’image avec une éponge et de l’eau. Ainsi, l’oeuvre devient performative, l’artiste prenant le contrôle de la frustration qu’elle ressent face à un monde chaotique. Bien qu’elle présente plusieurs problèmes sociaux dans sa murale, son but est d’exprimer de l’espoir au bout du tunnel obscur.