BIO Diplômée de l’Université Concordia en beaux-arts (M.A.), Sophie Lanctôt a enseigné à Montréal au Collège Jean-de-Brébeuf. Son travail a été exposé au Québec, à Toronto et en Espagne. Elle compte neuf oeuvres d’art public au Québec grâce à la Politique d’intégration des arts à l’architecture et à l’environnement du Gouvernement du Québec.
DÉMARCHE ARTISTIQUE Depuis quelque temps, Sophie Lanctôt explore ce qu’il advient de l’image lorsqu’elle est engagée dans un processus d’effacement matériel et historique. La question des archives, leur transmission, leur conservation et leur représentation, préoccupe l’artiste au plus haut point, en cette ère de surabondance des images sur les plateformes numériques. Sa démarche questionne les notions de valeur et de signifiance qui déterminent la sauvegarde ou la tombée dans l’oubli des évènements et des figures de l’histoire.
PROJET Le projet Marguerite, que propose Sophie Lanctôt, évoque la transformation qui s’est opérée au courant du 20e siècle avec les supports de représentation du réel et de soi. Cette transformation est retracée à travers les archives authentiques et métamorphosées par l’artiste de l’histoire de Marguerite (1895-1961). L’artiste choisit quelques lettres au contenu pertinent tel que vu par le regard singulier que pose Marguerite sur ses sentiments, sur les gens et le pays où elle vit. La lettre est transformée par des découpes, par la fragmentation et la superposition, celle de croquis, entre autres. Parallèlement, une série de dessins et de peintures, réalisés à partir de photographies d’époque, permettront de saisir Marguerite dans sa transformation. Les dessins et les lettres-objets construiront une installation en deux dimensions. Le sacrifice de l’original constitue un geste pénible qui témoigne ultimement de la perte de la mémoire et des choses. L’artiste souhaite inviter le spectateur à ressentir sa propre durée et la façon dont elle s’inscrit dans des traces et dans des lieux, avec des oeuvres à charge émotive qui témoignent de notre cohabitation avec le monde tangible et de notre commune obsolescence programmée.