_Bio Après une année d’études à la Florence Classical Arts Academy, en Italie, où elle a développé une expertise spécialisée en dessin et en peinture, Rosalie Gamache a obtenu un baccalauréat en arts visuels et médiatiques à l’Université Laval en 2018. Récipiendaire de plusieurs bourses, elle a présenté de nombreuses expositions individuelles et collectives au Canada et en Europe, notamment au Musée national des beaux-arts du Québec, au Frauenmuseum de Bonn et à la Biennale de Florence.
_Démarche Par son travail en peinture, Rosalie Gamache revisite les codes historiques du portrait et de la nature morte dans une perspective contemporaine. Utilisant la même technique que plusieurs peintres classiques, elle met leurs habiletés de représentation et d’illusion au service d’une posture féministe et queer, dans une volonté sacrilège de renversement des valeurs et des sujets. L’artiste illustre une grande diversité de corps déformés par une matière évoquant la peinture, ce qui leur donne un aspect androgyne et intersexe. En opposition à la représentation du nu pictural traditionnel, où le corps féminin est passif et livré au regard masculin, son travail vise la création d’une nouvelle imagerie féministe pour les identités queers.
_Projet Dans le cadre du symposium, Rosalie Gamache poursuivra sa recherche picturale sur le nu, l’informe, en composant deux nouveaux tableaux à l’huile qui représenteront des corps recouverts d’une matière blanche ou colorée évoquant la peinture elle-même. Figés dans des poses étranges et présentés dans des cadrages resserrés, les corps peints, unis et déformés, tendront vers l’abstraction. L’artiste accordera à ses modèles une certaine androgynie en voilant ou en leur ajoutant des attributs. Quant à elle, la matière liquide englobant les sujets, évoquant la capacité de se transformer, symbolisera la fluidité des corps et des identités de genre en transition. Dépourvus d’esthétisation, les corps peints par l’artiste s’inscriront dans une nouvelle lignée, hors de l’imagerie hétéronormée.
Crédit photo : John Martinez