_Bio Fred Laforge a terminé un doctorat en études et pratiques des arts à l’UQAM en 2016. Son travail a été diffusé au Canada comme à l’étranger lors de plusieurs expositions individuelles et collectives, et a récemment été présenté au Musée National de l’estampe à Mexico. Cet artiste a également réalisé différents projets d’art public au Canada. — Eddy Firmin est diplômé de l’École supérieure d’art du Havre et de l’Institut régional d’art visuel de la Martinique. Il est actuellement doctorant en études et pratiques des arts à l’UQAM. En 2011, Firmin se voyait confier la refonte visuelle des vitraux de la cathédrale Notre-Dame de la Guadeloupe. Sa pratique amalgame sculpture, dessin, arts numériques et performance et interroge le récit d’art dans les fondements de sa culture caribéenne.
_Démarche La démarche du duo Laforge/Firmin s’articule autour de la rencontre entre l’artiste guadeloupéen, québécois d’adoption, et l’artiste québécois. Les deux partagent une même sensibilité envers les questions relatives à l’identité et à la diversité. D’un point de vue disciplinaire, leurs pratiques englobent autant le dessin que les arts imprimés, la sculpture et l’installation. — La Guadeloupe et le Québec ont subi le colonialisme de diverses manières. En effet, chacune de ces cultures s’est vue, à différents moments de son histoire, confrontée à des questions d’appropriation, de censure ou d’assimilation. Les interrogations du duo d’artistes portent sur les notions de pouvoir, d’identité, de diversité et sur les rapports entre groupes dominants et minoritaires. L’enjeu de l’appropriation culturelle leur apparaît d’ailleurs trop souvent instrumentalisé, au profit d’une vision colonialiste ou, au contraire, au bénéfice d’un discours où l’individu est enfermé dans sa dimension ethnoculturelle.
_Projet Laforge et Firmin souhaitent poursuivre leur réflexion sur les notions d’identité et de diversité. Leurs préoccupations portent ainsi sur les rapports tendus et complexes entre ces deux notions. Ils envisagent de travailler à partir d’objets issus de leurs cultures respectives, des objets d’allure artisanale normalement réalisés à partir des procédés industriels. Ceux-ci seront réinterprétés afin d’en ouvrir le sens. Ils seront notamment déformés ou mis en relation avec d’autres afin de créer une forme d’hybridation culturelle. Les artistes projettent aussi de créer une installation inspirée des boutiques de souvenirs, dans laquelle seront intégrés les objets créés à quatre mains. Ce dispositif permettra de remettre en question le concept d’appropriation culturelle à travers les notions d’exotisme, d’altérité et de mondialisation. L’intérêt d’une telle manipulation est d’explorer l’héritage du colonialisme puisque la boutique de souvenirs s’inscrit dans une continuité de récit, celle du cabinet de curiosités exotiques.