_Bio Gabrielle Lajoie-Bergeron détient d’une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’UQAM. Son travail a été diffusé au Canada, en Europe et en Afrique. Lauréate de nombreux prix et bourses, son travail a été présenté, entre autres, dans le réseau des maisons de la culture de l’île de Montréal. En 2017, elle était de la délégation du CALQ (volet peinture) aux 8e Jeux de la Francophonie à Abijdan, en Côte d’Ivoire.
_Démarche Lajoie-Bergeron remet en question les découpages et interprétations du monde, du corps et de l’histoire – les petites et grandes histoires. Le projet « La Noyée – Tremate, tremate, le streghe son tornate » s’inspire d’un slogan du mouvement féministe italien des années 1970 (réutilisé en 2017-18) dans plusieurs marches pour les droits des femmes – dont à Rome et à Washington, et d’une légende métisse de Charlevoix : La Noyée. Avec une série de peintures, de dessins, de petites sculptures et d’installations, l’artiste sonde les mythes et rituels autour de la sorcière et la chamane. Comment représentent-elles aujourd’hui des éléments subversifs de la société et la contre-culture ? Comment investissent-elles les sphères de la créativité et de la résistance agissant en figures d’émancipation ? Longtemps persécutées, hystérisées ou souillées, elles se présentent aujourd’hui sous un éclairage plus glorieux. Si ce retour à celles qui se réclament « sorcières/ chamanes » est désormais répandu, ces mythologies dérangent toujours et soulèvent les passions.
_Projet Lajoie-Bergeron observe les mécanismes de construction des images dans l’histoire, leur reproduction, leur circulation et leur banalisation, manifestant un besoin de sonder les récits collectifs et individuels par une parole intergénérationnelle. Avec une approche féministe, ses explorations portent sur leterritoire – sauvage, intime, public –et l’appartenance. Comment penser aujourd’hui de conquête du territoire et son appropriation ? Comment y entrer, en sortir, le défoncer ? Ses travaux abordent les rapports entre sexe, pouvoir et animalité. Travaillant les codes normatifs véhiculés à travers les archétypes de la figure féminine, l’artiste cherche à combler le vide laissé par les images, qu’elles soient d’ordre féministe, politique, médiatique ou social. Elle questionne comment une même représentation peut être à la fois, source de domination et d’émancipation.