_Bio Maryse Goudreau travaille l’image, les fonds photographiques et l’art participatif en élaborant des archives thématiques qui offrent des regards croisés, tant sociologiques que politiques et anthropologiques. Elle cherche à affranchir les images de leurs relations statiques à une histoire officielle. En 2017, elle est la première lauréate du Prix Lynne-Cohen offert en partenariat avec le Musée national des beaux-arts du Québec.
_Démarche La pratique de Goudreau l’amène le plus souvent à utiliser les procédés de la photographie, de l’archive, de la vidéo et à mobiliser un art performatif et participatif. À travers cette combinaison d’approches, elle libère les images de leur relation statique à une histoire officielle afin de créer des espaces narratifs, picturaux et littéraires. Ses projets récents sont marqués par un engagement dont les opérations mettent sur scène ce qui était jusqu’alors hors-champ. — Les Archives de la Côte-du-Sud, à La Pocatière, lui ont permis de réaliser des assemblages à partir d’images extraites de fonds d’archives, documentant des présentations théâtrales d’étudiants (vers 1940) et la chasse aux bélugas à l’embouchure de la Rivière-Ouelle (vers 1920). La rencontre avec ce fonds d’images a été fondatrice pour échafauder son projet au long cours sur l’histoire sociale du béluga. C’est à partir de ce moment qu’il y aura consciemment dans le travail de l’artiste, la rencontre de deux niveaux d’histoire et de temporalité : l’archive figée et la participation directe.
_Projet L’artiste en est venue à réaliser que, pour chaque image qu’elle montre, une boîte existe comme un possible en attente de réactivation pour apprivoiser et adopter une position qui ne peut plus feindre la neutralité. Elle aimerait faire une lecture participative de son livre intitulé Histoire sociale du béluga. La pièce de théâtre qu’elle a écrite en copiant et en collant des paroles utilisées entre 1929 à 2015 par les ministres et députés dans leurs débats de l’Assemblée législative du Québec aborde le béluga à travers les époques. Ces allocutions deviennent surtout une histoire à révéler, à sortir de l’oubli et à installer à nouveau au coeur d’une histoire collective. Elle invitera le public à discuter autour de l’histoire sociale du béluga et du symbole politique qu’il est devenu. En somme, Maryse Goudreau désire rejouer une photographie et des débats politiques avec un mode participatif en créant un lieu de rencontre chaleureux.