BIO Hédy Gobaa a grandi en Tunisie et a fait des études en arts visuels à l’École Européenne Supérieure de l’Image (ÉESI) en France. De retour en Tunisie, il y a exposé dans de nombreuses galeries entre 2007 et 2010, soit jusqu’aux débuts de ce qu’on a appelé le « Printemps arabe ». C’est en 2013 qu’il s’installe à Montréal où il a obtenu un doctorat en Études et pratiques des arts à l’Université du Québec à Montréal. Dans son travail, la matérialité de la peinture est devenue une question de plus en plus prégnante. DÉMARCHE ARTISTIQUE Hédy Gobaa travaille à partir d’une dualité opposant Orient et Occident, là où s’affrontent deux manières d’être au monde, deux formes du savoir via des appareils techniques et des discours différents. Il s’intéresse à la Tunisie comme archétype des pays en voie de développement, anciennement colonisés, et où la politique est en effervescence. Que peut-elle nous apprendre ? Quels secrets va-t-elle nous révéler ? Sa peinture s’ancre donc dans un contexte politique sans en faire pourtant son objet.
PROJET Le projet d’Hédy Gobaa s’intitule Lorsqu’ici devient là-bas. Dans la mondialisation actuelle et étant lui-même migrant, l’artiste a la sensation que le lieu est ce qui nous échappe aujourd’hui. Qui de nous peut encore prétendre rester fidèle au lieu où il a grandi ? Se servant de l’ordinateur pour préfabriquer ses peintures, l’artiste créera des paysages hybrides à partir de paysages de Tunisie et du Québec, en utilisant la superposition, l’intégration d’éléments, les découpages et les manipulations de formes et couleurs. Il aimerait rendre compte du fait que le regard du voyageur interconnecté, habitant plusieurs lieux, est hybride ; qu’il superpose les clichés les uns sur les autres ; qu’il les accumule, efface des choses et crée une sorte de déformation monstrueuse.